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Histoire de l'associationL'appel aux patoisants. Texte de Gabriel Rude. | En cette fin de siècle, nos campagnes assistent à la disparition presque totale du patois, ce langage vernaculaire, précieuse richesse de notre patrimoine et entité de notre monde paysan. Cette langue dite franco-provençale s'étend sur l'ensemble du Duché de Savoie, la région lyonnaise et la Suisse romande. Fondée sur le bas latin des premiers siècles de notre ère, elle a conservé des mots gaulois et germaniques.
La Bresse, pays au sol argileux, humide et marécageux, rendant les chemins impraticables en hivers, a vécu en autarcie jusqu'à l'aube du XX ème siècle, fidèle à ses traditions et à ses coutumes, dotée d'une riche culture paysanne, faite de bon sens et de sagesse. Cet isolement a rendu les Bressans peu communicatifs et d'une extrême méfiance vis à vis des populations voisines ou étrangères.
Dès la fin du siècle dernier, l'écoles avec Jules Ferry a voulu faire de la langue française un moyen d'unification de la nation en en bannissant les patois. Le service militaire, le développement des moyens de communication, l'exode rural ont contribué aussi à la régression de notre langue maternelle. Parler patois a ainsi créé une espèce de complexe d'infériorité et il fallait un réel attachement au passé pour continuer à le faire.
Au début de cette dernière décennie, quelques retraités du canton, hommes et femmes, sous l'impulsion de Monsieur Abel Billoud, Maire de Vernoux, et de Monsieur René Borjon-Privé, tous deux bien imprégnés de la vie paysanne d'avant 1950, eurent l'idée de créer une association ayant pour but la sauvegarde du patois, des traditions et des métiers d'autrefois.
Un appel fut lancé aux patoisants des douze communes du canton, auquel répondirent une trentaine de sympathisants. La création de cette association eu lieu en mars 1993; et depuis cette date, chaque premier lundi du mois les patoisants se réunissent.
Chacun, de part ses connaissances, ses écrits sur les travaux et les évènement du passé, apporte sa contribution à la sauvegarde de cette langue affective. Bien des mots spécifiques reflètent souvent avec finesse et humour les réalités de la vie rurale.
Ces nombreuses séances de travail nous ont permis de sortir de l'oubli beaucoup de mots et expressions et de mieux comprendre la mentalité et l'évolution du monde paysan.
Gabriel Rude Maire honoraire de Lescheroux |
| Notre histoire ... | L'association est crée en 1993 par un petit groupe de passionnés :
- Sylvain Robin
- Abel Billoud
- Gabriel Rude
- Robert Basset
- René Borjon-Privé
- ...
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| Qui sommes nous maintenant ? ... | Nous sommes toujours un groupe de passionnés de patrimoine, un groupe de Bressans aux cheveux blancs, hommes et femmes, originaires d'une des douze communes du canton de Saint-Trivier. Ces villages n'étaient pas encore envahis par les industries ou si peu lorsque nous sommes nés. Seuls les travaux de la campagne ponctuaient les journées d'un rythme quasi monotone ....
Il y avait bien le train qui passait. Depuis bien longtemps il a disparu ... Quelques rares paysans un peu plus fortunés possédaient un tracteur ...
Mais tout ces gens, hommes, femmes et enfants travaillaient leur terre à la force de leurs bras, au rythme immuable des saisons, aidés par quelques animaux domestiques.
De temps en temps, au détour d'un chemin, on rencontre encore un ancêtre qui avec sa faux coupe l'herbe envahissante d'un 'bèragnon' ... Mais, on ne voit plus le geste auguste du semeur qui jette en terre une poignée de semences, on ne voit plus le paysan qui avec sa pelle refait une 'chintre' pour favoriser l'écoulement de l'eau, on ne voit plus les enfants glaner quelques épis pour compléter la récolte d'orge, on ne voit plus .....
Toutefois, nous conservons encore dans nos mémoires ces traditions d'antan que nous essayons de faire revivre. Que de vieux outils à retrouver dans nos greniers ... Que de gestes oubliés à réapprendre...
Finalement, qui sommes nous donc ?
Nous sommes les derniers survivants d'une époque révolue. Nous sommes des encyclopédies en sursis ...
Ce site est là pour tenter d'immortaliser les traditions ancestrales pratiquement disparues de notre Bresse adorée.
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